Louise Kauffmann soutient sa thèse de doctorat le mercredi 4 novembre 2015 à 14h, dans la salle des colloques du BSHM sur le Domaine universitaire. Intitulée « Mécanismes et bases cérébrales du traitement des fréquences spatiales lors de la catégorisation de scènes visuelles », cette thèse a été préparée au Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC) sous la direction de Carole Peyrin.

 

Résumé :

L'analyse visuelle de scènes débute par l'extraction en parallèle de l'information à différentes fréquences spatiales, en suivant un mode de traitement par défaut « coarse-to-fine ». L'analyse rapide de l'information grossière (« coarse ») en basses fréquences spatiales fournirait un aperçu global de la scène, qui serait ensuite affiné par l'analyse des détails de la scène (« fine ») en hautes fréquences spatiales. L'objectif de cette thèse a été de préciser les bases cérébrales du traitement des fréquences spatiales lors de la catégorisation de scènes. A travers deux études comportementales, nous avons tout d'abord montré qu'une analyse « coarse-to-fine » est plus avantageuse pour la catégorisation rapide de scènes, et ce, indépendamment de la valeur de contraste de luminance associée aux différentes fréquences spatiales (Expériences 1 et 2). Des études en IRMf nous ont par la suite permis de mettre en évidence l'implication d'un large réseau cérébral lors de l'analyse « coarse-to-fine » des scènes, incluant les aires visuelles primaires et occipito-temporales, mais également le cortex frontal inférieur (Expérience 3). Une analyse de la connectivité a révélé que lors de cette analyse, le cortex frontal inférieur exercerait une influence « top-down » sur le cortex visuel primaire et les gyri fusiforme et parahippocampique au sein du cortex occipito-temporal. Ces résultats soulignent le rôle du cortex visuel primaire comme région intégrative, codant à la fois les afférences rétino-thalamiques et les influences « top-down » de régions supérieures. Nous avons également observé que le gyrus frontal inférieur et le gyrus fusiforme participaient activement à l'intégration de l'information sémantique contenue dans les basses et hautes fréquences spatiales d'une scène (Expérience 4). Enfin, nous avons spécifiquement étudié le traitement des fréquences spatiales au sein de régions occipito-temporales sélectives aux scènes : la « parahippocampal place area » (PPA), le cortex retrosplenial et l'« occipital place area ». Nous avons montré que ces trois régions participent de façon distincte au traitement des fréquences spatiales dans les scènes (Expérience 5) et qu'une stratégie d'analyse « coarse-to-fine » serait privilégiée par la PPA (Expérience 6). Les résultats de ces travaux nous permettent de conforter et de préciser les modèles actuels de la catégorisation visuelle de scènes basés sur un traitement fréquentiel de l'information visuelle.

 

Jury :

Carole Peyrin, Université Grenoble Alpes, Directeur de Thèse

Alan Chauvin, Université Grenoble Alpes, Co-encadrant de thèse

Nicola Poirel, université Paris Descartes, Rapporteur

Emmanuel Mellet, Université de Bordeaux, Rapporteur

Valérie Goffaux, Université Catholique de Louvain, Examinateur

Martial Mermillod, Université Grenoble Alpes, Examinateur

 

Lieu :

BSHM

Salle des Colloques 

1251 Av Centrale

Domaine universitaire