Corentin GONTHIER soutient sa thèse de doctorat le 12 décembre à la MSH-Alpes. Intitulée « Contrôle cognitif en mémoire de travail : une approche différentielle dans le cadre du modèle à deux mécanismes de contrôle », cette thèse a été préparée au sein du laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC) sous la direction de Monica Baciu et Jean-Luc Roulin.

 

Résumé :

La mémoire de travail et le contrôle cognitif sont des construits proches ; on suppose généralement qu'une forte capacité en mémoire de travail est associée à un contrôle cognitif efficace. Cette hypothèse a des implications importantes pour la cognition humaine et apporte une explication élégante à la corrélation fréquemment reportée entre mémoire de travail et intelligence fluide. En revanche, les difficultés d'opérationnalisation et de mesure du contrôle cognitif rendent l'hypothèse difficile à tester. Un modèle récent du contrôle cognitif, le modèle à Deux Mécanismes de Contrôle (DMC), offre une solution à ce problème : ce modèle propose l'existence de deux mécanismes de contrôle cognitif distincts et permet de les opérationnaliser de façon efficace. La littérature prédit que l'un de ces deux mécanismes, le contrôle proactif, devrait être lié à la mémoire de travail. L'objectif de cette thèse était de tester l'existence d'une relation entre les différences inter-individuelles en mémoire de travail et la tendance à mettre en place un mécanisme de contrôle proactif. Cette relation a été testée sous quatre axes de travail : 1) en utilisant de nouveaux paradigmes expérimentaux pour mesurer la tendance à utiliser le contrôle proactif, 2) grâce à des tâches classiques de contrôle cognitif choisies pour leur sensibilité au contrôle proactif, 3) à travers une approche par imagerie cérébrale incluant électro-encéphalographie et imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, et 4) en tant que facteur explicatif de la relation entre mémoire de travail et intelligence fluide. Dans l'ensemble, nos résultats n'ont pas permis de soutenir l'idée que la capacité en mémoire de travail est directement liée à la tendance à utiliser un mécanisme de contrôle proactif ; les données suggèrent plutôt un avantage général en faveur des participants à forte capacité en mémoire de travail dans toutes les situations.

 

Jury :

Monica Baciu, UPMF, directeur de thèse
Jean-Luc ROulin, UPMF, co-directeur de thèse
Pascal Hot, université de Savoie, examinateur
Todd Samuel Braver, University of Washington in Saint-Louis, examinateur
Jacques Juhel, Université Rennes 2, rapporteur
Pierre Barrouillet, Université de Genève, rapporteur

 

Accès :

MSH-Alpes
1221, avenue centrale
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