Le but du projet INNERSPEECH, porté par Hélène Loevenbruck au LPNC en partenariat avec des unités locales, nationales et internationales, est d’esquisser un modèle théorique de la parole intérieure (ou petite voix dans la tête). Celle-ci joue un rôle central dans la mémoire, la pensée et la conscience de soi. Elle peut toutefois être perturbée et avoir un rôle négatif. C'est le cas de la rumination mentale dans la dépression ou les troubles anxieux, ou bien dans la schizophrénie, où une parole intérieure perturbée peut conduire à des hallucinations auditives verbales, les propres pensées verbales du patient étant perçues comme des voix externes.

 

Au cours de ce projet, 4 questions seront traitées :

La première – « QUOI » - relève de la nature de la parole intérieure et de ses relations avec la parole à voix haute? Quels réseaux cérébraux sous-tendent la parole intérieure ? Quelles sont leurs dynamiques ?

La seconde – « COMMENT »- concerne la façon dont la parole intérieure se manifeste. Quelles sont les différences entre la parole intérieure délibérée (quand nous comptons mentalement) et le vagabondage mental ?

La troisième – « QUI » - traite de l’agentivité en parole intérieure. Comment sait-on que la voix intérieure qu’on entend est auto-générée ? On peut avoir des dialogues imaginaires, comment ne confond-on pas ces voix intérieures avec des voix externes ?

La dernière – « QUEL BUT » - est celle du rôle de la parole intérieure dans diverses tâches attentionnelles. Peut-on expliquer pourquoi la parole  intérieure délibérée permet de résoudre certaines tâches ? Le vagabondage mental et/ou la parole intérieure excessive perturbent-ils les performances ? La rumination dans la dépression ou les hallucinations auditives verbales dans la schizophrénie peuvent-elles être réduites ?

Une démarche multi-paradigmes est envisagée, rassemblant des données d’IRMf, d’EEG intracrânienne, de TMS couplée à l’EMG et l’EEG, et comportementales.

INNERSPEECH, financé par l'ANR (programme Blanc SHS) sur 4 ans regroupe des chercheurs du LPNC, du GIPSA-lab, de l’UMS IRMaGe, du Laboratoire de Neurophysiopathologie de l'épilepsie (CHU de Grenoble), de l’unité INSERM U1028 Dynamique Cérébrale et Cognition (Lyon), du Neurolab (Université de Ferrara, Italie) et du laboratoire Cognitive Neuroscience of Schizophrenia (U. British Columbia, Canada).

 

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., laboratoire LPNC